La propriété, un pensez-y-bien
Publié: 5 février 2020Comme le prix du logement atteint des sommets inégalés, ou presque, et les salaires sont maintenus à un bas niveau, l’achat d’une maison s’avère désormais de plus en plus difficile pour les Canadiens du millénaire.
De nombreuses raisons expliquent ce virage spectaculaire en ce qui a trait à l’accès à la propriété.
Les baby-boomers, l’énorme génération d’individus nés entre 1946 et 1964, ont gagné la loterie des générations. Ils ont franchi l'âge adulte avec un marché de travail florissant, de bons revenus salariaux, une éducation abordable et un marché immobilier raisonnable qui ont permis à 45 % d’entre eux d’acquérir leur première maison entre 25 et 34 ans. Aujourd’hui encore, ils continuent de jouir d’un patrimoine important au Canada et prendront leur retraite en disposant d'une meilleure santé et d’une espérance de vie plus longue.
À l’opposé, les membres de la génération Y, nés entre 1981 et 1996, ont surmonté de multiples récessions, intégrant le marché du travail dans l’une des pires périodes possible. Aujourd’hui encore, un nombre impressionnant de désavantages économiques continue de peser sur les membres de la génération Y, notamment des niveaux record de dettes liées aux études, un salaire minimum stagnant, un marché résidentiel hors de prix et une hausse extraordinaire du coût de la vie. Ensemble, ces obstacles poussent bon nombre des membres de la génération Y à reporter d’importants objectifs de vie, comme l’accès à la propriété.

« L’abordabilité et la capacité d’accès à la propriété sont des préoccupations majeures pour de nombreux membres de la génération Y. La dynamique du marché immobilier canadien, conjuguée à l’économie dans son ensemble, a changé du tout au tout au cours des quatre dernières décennies. Par le passé, l’investissement résidentiel a constitué l’une des principales méthodes utilisées par les Canadiens pour investir leur argent. Toutefois, les gens qui sont actuellement investis dans le marché résidentiel et ceux qui souhaitent participer dans le marché devront chercher des possibilités d'investissement ailleurs. », déclare Jeff Klaus, vice-président de promotion et d’acquisitions de Boardwalk.
Comme le souligne Klaus, l’accès à la propriété est bien plus qu'un simple achat de maison. Le patrimoine investi dans nos maisons tout au long de notre vie représente une sécurité économique et les moyens de mener une vie confortable au moment de notre retraite.
À l’échelle nationale, l’écart entre le revenu et le prix des maisons n’a cessé de croître. Selon une étude de Generation Squeeze, un organisme à but non lucratif qui défend les intérêts des jeunes adultes canadiens, l’écart de capacité financière entre les baby-boomers et les membres de la génération Y est alarmant. En fait, la moyenne des personnes de la génération Y au Canada doit épargner pendant quelque treize années pour la mise de fonds de 20 % d’une maison au prix moyen, soit huit ans de plus que pour les baby-boomers en 1976. Le rapport indique également que les membres de la génération Y devront doubler leur revenu moyen ou, à l’inverse, que le prix moyen des maisons au Canada baisse d’environ 223 000 $, soit la moitié de leur valeur, afin qu’elles deviennent suffisamment abordables pour une hypothèque de 80 %.
Selon le groupe, en 1976, le prix moyen d’une maison au Canada était de 213 030 $ (chiffres ajustés en fonction de l’inflation) pour un revenu moyen de 54 700 $ – un ratio d’environ 4 pour 1.
En revanche, le prix moyen d’une maison au Canada en 2017 était de 510 179 $ pour un revenu moyen de 49 800 $, portant le ratio à 10 pour 1.

Selon un sondage mené par la CIBC en 2018, 65 % des membres de la génération Y vivent en location ou chez leurs parents. Par ailleurs, 45 % pour cent des membres de la génération Y considèrent que l’accès à la propriété n’est plus un projet réaliste, voire souhaitable.
« La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a prévu que pour 2019, le versement hypothécaire moyen à Calgary (AB) dépassera le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher d’environ 1 500 $ par mois. À Edmonton (AB), le versement hypothécaire moyen dépassera le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher d’environ 1 000 $ par mois. », déclare Lisa Smandych, comptable en chef de Boardwalk.
Parallèlement, plusieurs membres de la génération Y qui ont acheté une maison s’y retrouvent confinés, car une partie importante de leur revenu est consacré aux frais de subsistance. Selon cette même enquête, 57 % des propriétaires de la génération Y ont dit s’inquiéter que la hausse des taux d’intérêt rende difficile le paiement de leur hypothèque et 63 % ont déclaré qu’avec l’hypothèque et les coûts de logement, ils ne disposent que de peu de liquidités.
« Il est généralement recommandé qu’un particulier ou une famille ne dépense pas plus de 30 % de son revenu brut sur une hypothèque ou un loyer. Or, en se basant sur le revenu canadien médian de 49 800 $, cela équivaut à un versement mensuel de 1 245 $, ce montant s’avère inférieur au loyer typique d’un logement d’une chambre à coucher. D’ailleurs, le loyer du logement d’une chambre à coucher comprendrait également les services publics (comme le chauffage et l’eau), alors que l’accès à la propriété impliquerait pour le propriétaire des coûts additionnels, les taxes foncières et les services publics en l’occurrence, en sus du paiement hypothécaire. », ajoute Smandych.
Ainsi, si les membres de la génération Y ne peuvent se permettre de devenir propriétaires, où vivent-ils? En fait, il s’avère que les membres de la génération Y semblent satisfaits du virage vers un mode d’habitation différent.
Au cours de la dernière décennie, la vie en location est devenue une solution viable de plus en plus appréciée par beaucoup de gens, particulièrement chez nos voisins de l’autre côté de l’océan.
En Europe, la vie en location est jugée comme une solution de rechange tout à fait acceptable à l’accès à la propriété. En fait, selon Eurostat, environ un Européen sur trois vivait en location en 2016. Le pays affichant le plus haut taux en matière de propriétés locatives est l’Allemagne (48,3 %), L'Autriche dont le taux est de 45 % est devancée par la Suisse avec un taux de 57,5 %. Dans les grandes métropoles comme Paris, une personne sur trois est locataire.

Dans l’un des pays les plus prospères de l’Union européenne, soit l’Allemagne, louer est considéré comme la norme. De plus, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le peuple allemand est heureux de vivre en location. Le sondage révèle que plus de 93 % des répondants ont déclaré être satisfaits de leur situation actuelle sur le plan du logement.
Une question s’impose : pourquoi les Européens sont-ils si désireux de vivre en location? Tout d’abord, un appartement coûte moins cher en chauffage et est plus sécuritaire. Les maisons unifamiliales entraînent des coûts d’entretien plus élevés.
« Parallèlement au poids des coûts mensuels liés à la propriété, comme les taxes foncières et les services publics, les contraintes liées au temps et aux coûts consacrés à l’entretien d’une maison sont lourdes. Les simples travaux d’entretien comme l’entretien annuel de l’appareil de chauffage, le nettoyage du système de ventilation, le désencombrement de la gouttière et la peinture forceront les propriétaires à y consacrer énormément de temps et d’argent. Il ne faut pas oublier que la durée de vie de plusieurs articles ménagers, très coûteux à remplacer, oscillerait entre 10 et 20 ans. », déclare Klaus.
Ces tâches et coûts supplémentaires ne sont pas exclusifs aux maisons unifamiliales traditionnelles, mais concernent également les copropriétés et les maisons en rangée. Généralement, le syndicat de copropriété perçoit des frais mensuels ou annuels pour l’entretien nécessaire de la propriété.

« Ces coûts mensuels supplémentaires, versés à titre de charges de copropriété ou payés individuellement aux fournisseurs de services, peuvent représenter un montant considérable. Par contre, lorsque vous louez un appartement ou une maison en rangée, ces frais d’entretien sont déjà compris dans le loyer que vous payez. », ajoute Klaus.
En plus des avantages financiers de la location, l’industrie de l’habitation semble connaître une mutation culturelle. Aujourd’hui, les jeunes générations effectuent délibérément des choix en matière de logement qui leur sied et non en fonction des attentes traditionnelles de la société. Ils choisissent d’investir leur argent dans des projets autres que l’accès à la propriété et de le consacrer davantage aux loisirs.
En somme, le désir des gens d’être propriétaires de leur maison s’est amenuisé. Bien que l’accès à la propriété demeure en quelque sorte la norme, les conditions de vie traditionnelle évoluent, loin de la « petite maison avec sa clôture blanche ». Face à la demande croissante de venir soutenir le marché résidentiel canadien, les promoteurs de propriétés multifamiliales comme Boardwalk, recherchent des occasions de créer de toutes nouvelles communautés afin que les Canadiens se sentent bien chez eux.
« Un autre avantage de la vie en location est l’accès à des commodités intéressantes. Qu’il s’agisse d’installations de conditionnement physique haut de gamme ou de vastes salles de réception, Boardwalk est ravie de mettre ces commodités à la disposition de ses résidents. Nous voulons permettre à nos résidents de mener une vie des plus confortables. », conclut Klaus.